Charlotte Deneufbourg a 28 ans. Elle en avait 26 quand elle a succédé à sa mère, qui fut pendant près de trois décennies notaire à Estrées-Saint-Denis, dans l’Oise. « Elle me disait que j’étais faite pour cela, et elle a attendu que j’aie prêté serment en 2019 pour prendre sa retraite en me passant le relais. Au départ, j’ai un peu lutté contre l’idée d’être destinée au notariat et exploré d’autres voies : avocate, commissaire priseur, spécialiste de généalogie…

Finalement, j’ai dû me rendre à l’évidence : seul ce métier m’attirait vraiment. » Après un bac économique, Charlotte Deneufbourg étudie durant une année à la Faco, la faculté libre de droit, d’économie et de gestion de Paris. Elle enchaine avec une licence et un Master 1 en droit à l’Université Paris-Nanterre, suivi d’un Master 2 à l’Université Panthéon-Assas. « J’ai eu le plaisir d’avoir, parmi mes enseignants, Hubert Fabre, l’actuel président de NCE, qui m’a recrutée comme stagiaire. En juillet 2017, j’ai fait mon entrée à l’office d’Estrées-Saint-Denis en tant que notaire stagiaire et assistante. »

Estrées-Saint-Denis est au cœur de la plaine d’Estrées, à mi-chemin entre la ville – Paris n’est qu’à une petite heure de route – et la campagne. La région comptant beaucoup d’agriculteurs et de propriétaires forestiers, la jeune notaire et son associée, Cendrine Waroquier, ont mis l’accent sur le droit rural. « Dès mon installation, j’ai fait en sorte d’obtenir le label « notaire conseil du mode rural » pour renforcer notre légitimité. » L’étude adresse néanmoins une clientèle variée, dans laquelle on trouve aussi des citadins et des propriétaires de résidences secondaires.

L’office, dont l’équipe réunit au total sept femmes, est sollicité sur les questions traditionnellement liées au notariat, telles que le droit de la famille et le droit immobilier. Mais pas seulement, puisque 30 à 40 % des clients que reçoit Charlotte Deneufbourg sont des dirigeants d’entreprises, venus la consulter pour parler création de société, vente et acquisition de fonds de commerce ou artisanal, baux commerciaux, gestion et conservation des documents sociaux, pactes d’actionnaires… « Nous tenons à proposer un accompagnement complet, cela s’inscrit dans la mission de service public du notaire. En outre, ce qui me plait dans ma profession, c’est qu’elle est au cœur de la famille. Or, que fait un chef d’entreprise, sinon créer une grande famille ? Je considère que le notaire a tout à fait sa place à ses côtés.»

Spécialiste en droit des affaires, Charlotte Deneufbourg développe ce volet de ses activités et envisage de mettre en place à terme un service dédié au sein de son étude. « La matière est exigeante. Les sujets à traiter sont de plus en plus complexes et nos interlocuteurs attendent de nous un conseil sur mesure. Pour répondre au mieux à leurs besoins, il est essentiel d’aller au-delà des obligations de formation de la profession. » C’est l’une des raisons qui ont poussé Charlotte Deneufbourg à adhérer à NCE. L’association lui apporte en effet des informations quotidiennes et des formations précieuses pour renforcer ses compétences et optimiser le service rendu à sa clientèle. « J’apprécie par ailleurs la solidarité et l’esprit d’entraide qui règnent au sein du réseau.»

Charlotte Deneufbourg accompagne les entrepreneurs dans tous les domaines, y compris la gestion de leur patrimoine. « Ils sont très demandeurs. Ainsi, récemment, l’un d’eux, qui venait de céder sa société, s’est interrogé sur l’emploi des fonds qu’il avait touchés. Pour alimenter sa réflexion, j’ai réalisé une étude globale. Je n’ai pas le sentiment d’être sortie de ma fonction, il n’y avait aucune incitation de placement. Le notaire n’est pas un conseiller financier, il représente l’Etat en toute impartialité et indépendance. Ce type de prestations fait simplement parti du suivi que je dois à mes clients.» Quand Charlotte Deneufbourg reçoit un entrepreneur, elle n’oublie jamais qu’elle est elle-même cheffe d’entreprise. « Je connais et partage ses préoccupations, c’est important dans la relation. Aussi important que l’honnêteté dont je dois faire preuve envers lui. Car la confiance repose sur ces deux piliers et la confiance est le socle de mon métier. »

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